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Blog de Louise B. - Parapluiesurlaluneparalunesouslapluie
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27 juillet 2010

Midnight.

Eté barre toi vite, automne prends moi fort, emmène moi à Berlin que j'embrasse son Ost désolée. Marzhan, Lichtenberg, Nöldnerplatz, friches industrielles dont personne ne veut voir le paysage, je vous attends... Du nord de l'est au sud de l'est je m'en fous, je veux voir l'est, je veux. C'est esthétique, c'est "moche", c'est impopulaire. Je veux y aller.

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Je n'écris pas ça parce que Berlin Est est l'endroit aux loyer le moins cher dans les grandes villes d'Europe. Pas Prenzlauerberg évidemment (dixit ma soeur), mais les districts bien malfamés de l'est, là où il y a plein de néo-nazis. Je me suis rendue compte avec un peu de recule que j'aime beaucoup les paysages industriels. Ceux qui sont en friche en particulier. En réalité, ceux qui furent autrefois en activités et aujourd'hui devenus "zone" tout court. A Lyon c'est le 8e qui est comme ça. Bachut, Jet d'eau Mendès France. Ce sont des endroits froids et bétonnés. Ce sont des endroits hostiles. Et moi quand je vois ces paysages esthétiques je ressens de la chaleur. Logique ? Je trouve ça chaleureux. Je trouve ça coloré. Je trouve ça incroyablement esthétique. Je n'ai pas un regard dévié du monde réel pourtant. Mais les barres de métal rouillées me plaisent, la pluie, le vent, le soleil éclatant, sont autant de manteaux qui rende ces paysages kaléidoscopiques.

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J'en ai marre du tout beau tout conforme, des centres villes pour épater les regards des touristes et leur faire acheter des pellicules photo. Marre de voir que c'est ce qui attire les gens qui est beau et non l'inverse. De voir que nous sommes conditionnés à aimer ce qui est entretenu, propre, gentil, mignon, comme dans un conte de fée. Mais des meurtres on peut en commettre de partout. Des suicides aussi. On peut mourir dans un terrain vague près d'une gare isolée, ou alors dans un appartement avec parquet et moulures du vieux Lyon, on meurt quand même, et c'est toujours la même mort. Ce que je trouve agréable à regarder, dans les formes métalliques froides et industrielles, c'est cette désolation qui se suffit d'elle même et qui par sa présence à mes yeux se transforme soudain en reine. Alors une âme naît et raconte l'histoire des quartiers morts ou en devenir. Les grues remplacent les arbres, les tags remplissent les murs. Et les loyers, il est vrai... sont beaucoup moins chers que n'importe où ailleurs. Je ne sais pas si je serais capable de vivre dans l'extrême est de Berlin. Je ne sais pas moi non plus si je pourrais avoir tous les jours en face de moi ces paysages industriels. Mais je trouve ça beau. Je trouve ça émouvant. D'être plantée là devant, de se taire, de prendre quelques photos, de marcher ça et là, de respirer l'odeur, et de rentrer chez soi ou aller ailleurs...

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