Demain Berlin.
Demain je m'envole pour les royaumes de l'éther-nel. De la fumée et des anges, dans une boîte flottant sur l'eau noire d'une ville nocturne. Air, respire, volupté. J'ai envie de me tatouer Maïakovski sur le corps. De courir dans la rue je ne sais vers où. Le terrain vague avec le cimetière juif. Et puis s'assoir au bord des lignes de chemin de fer à regarder passer les trains de marchandise avec le cerveau disjoncté. Oui. Just for one day. Et puis, ouais, je ne sais pas... Je crois que Adorno et Horkheimer ont tout à fait retranscrit ce que je ressens. C'est troublant. C'est jouissif de les lire dans le métro par exemple, et de se mettre à aquiescer en disant à voix haute : "putain mais t'as trop raison !" ou "mais ouais... carrément". Les gens doivent me prendre pour une dingue. Mais remarque, on s'en fout pas mal. Je veux dormir à la belle étoile sur le toit d'un immeuble, ou sur le toit d'une colline, ou n'importe où au-dessus de la ville. Les séances vont s'espacer. J'en n'ai moins besoin qu'avant. J'ai souris, dans cette rue, le soleil toujours, la sécheresse d'avril, et la joie impure de savoir que je vais pouvoir dormir... et dormir, enfin.
Du, Könntest Du schwimmen, Wie Delphine, Delphine es tun
Niemand gibt uns eine Chance, Doch können wir siegen
Für immer und immer, Und wir sind dann Helden
Für einen Tag
Ich, Ich bin dann König, Und Du, Du Königin
Obwohl sie, Unschlagbar scheinen, Werden wir Helden
Für einen Tag
Wir sind dann wir, An diesem Tag
Ich, Ich glaub' das zu träumen, die Mauer, Im Rücken war kalt
Die Schüsse reissen die Luft, Doch wir küssen, Als ob nichts geschieht
Und die Scham fiel auf ihre Seite, Oh, wir können sie schlagen
Für alle Zeiten
Dann sind wir Helden, Nur diesen Tag, Dann sind wir Helden
Dann sind wir Helden, Dann sind wir Helden, Nur diesen Tag
Dann sind wir Helden