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Blog de Louise B. - Parapluiesurlaluneparalunesouslapluie
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10 janvier 2010

Aux Maries Antoinettes cachées dans une société moderne.

photo_34888552_1Je me sens tellement nulle. Nous sommes dimanche, le soir. Il a neigé tout le week end et j'ai fais un bonhomme de neige comme avant. Je me suis souvenue du temps où les garçons nous courraient après pour nous balancer à la figure des boules de neiges plus grosse que nous avec de la terre dedans. Comme on criait dans la cours de l'école, sur le parking aussi. On hurlait. Je me suis souvenue du ski comme on aimait ça, et comme on se foutait du glosse pour les lèvres, blanc fluo, de partout à la figure encore, mais sauf sur la bouche comme ce doit l'être normalement. Je me souviens le moment où l'on collait le forfait à la veste et on partait prendre le tire-fesse au Collet d'Allevard. Le soleil quand on arrivait en car qui faisait fondre nos yeux comme la neige. Je me souviens des hot dog froids, de la compote et des babibels. La neige c'était aussi ce moment sur la route des répidons où je rentrais chez moi après avoir passé un après midi chez elle. Elle justement je dois absolument en parler ici. J'en ai besoin, je me dis, peut être qu'elle tombera dessus un jour, je ne sais pas si elle vient encore ici. Je ne crois pas. Elle c'est une fille tellement géniale que j'ai préféré m'en fait une amie plutôt que d'être sa rivale car sinon je crois que j'aurais beaucoup souffert. Je me souviens du première jour où je l'ai vu. J'étais en CE2. Comment tu t'appelles ? Il y avait Julie à coté d'elle qui lui parlait, j'en avais rien à foutre, je suis arrivée, je voulais voir la nouvelle, et je lui ai demandé son nom. Le midi on a mangé ensemble. Et puis comme ça pendant trois ans. Le but de notre existance en primaire était d'emmerder Louis et de chanter par coeur les chansons de Sandy Valentino, de se déguiser et de parler de garçons. On avait décidé qu'Armel était beau et que Louis aussi, une nuit sous le velux. Mais les garçons étaient trop connards finalement alors on préférait jouer ensemble surtout que Jérémy S. m'appelait Caliméro alors il était encore plus connard que les autres. L'épisode de la souris, et les séances de spiritisme. Voilà nous étions les spécialistes du paranormal, et des dissections sauvages.

Ensuite il y a eu l'épisode collège. J'ai du m'en aller la première. J'suis plus vieille d'un an. J'ai aimé autant que détesté cet endroit. Quand elle est arrivée à son tour, on a lu le Monde de Sophie, on passait nos récrés à refaire le monde et à parler de philosophie à 12 ans. Et puis la finitude est arrivée et a tout chamboulé sur son passage, c'était difficile de voir à qu'elle point elle pouvait être triste. On se relève d'un truc pareil ? Je ne sais pas. Il y a eu ça, j'ai été là parce que je voulais partager la douleur. Je voulais être avec elle. Je me souviens de son courage comme elle m'a prise dans ses bras, d'une dignité à faire jalouser les plus pleurnichards comme moi. C'était héroïque. Ce jour là j'ai décidé qu'elle était un héros. Les choses n'étaient plus pareil. Il fallait digérer. J'ai commencer à digérer de moins en moins, et j'ai eu 13 ans et elle m'a dit un jour dans le couloir : comme t'es maigre. Alors on a mangé des clémentines devant la nouvelle télévision dans le lit. Et puis j'ai eu peur, j'ai recommencé à digérer parce que je voulais voir ce que ça faisait de grandir quand même. Je suis arrivée au lycée. J'ai plongé. Elle n'était plus là j'avais la sensation d'avoir perdu un équilibre, après Berlin c'était différent. Je marchais avec une béquille en cherchant l'appuie contre autre chose. Alors j'ai trouvé des substitut féminin capable de me débaucher et de faire en sorte à ce que le malêtre adolescent soit un peu moins difficile à vivre. Le lycée a été un éloignement significatif avec elle mais elle est toujours rester là, quelque part. Les deux années qui suivirent je compris qu'il fallait que j'arrête d'être conne et j'ai passé mon bac pour me barrer de ce trou pourri. Première année loin du cocon. Cage à lapin et vie citadine. Découverte de la vraie solitude.

Tiens comment ce serait si on habitait ensemble ? L'année d'après le quartier chic de cette ville accueillait les plus folles des plus classes des filles de la région : elle et moi. Evidemment. L'été passe. La rentrée arrive. Je ne suis pas dupe je vois bien que ça va pas. Elle ne veut plus manger. J'étais tellement jalouse et en colère d'apprendre ça. C'était ma maladie. C'était à moi. Comme je lui en ai voulu de s'essayer à la même souffrance ! Et puis finalement, le simple fait de l'avoir dans mes bras ma fait comprendre qu'il fallait que ça s'arrête. Cette maladie n'était ni à moi ni à elle, c'était une destruction terrible. Ses os sous mes doigts. J'en ai eu tellement peur. On a réfléchi. On a parlé beaucoup. C'est allé mieux. Grâce au pain. Et grâce aux fous rires des repas du midi et du soir. Cette année était la meilleure de toutes mes années d'études supérieure. Même si j'ai souffert à cause des garçons, même si je sentais déjà que ce que je faisais comme études foutait le camp. J'ai pu me pinter la gueule avec elle et rire comme jamais on n'avait ri ensemble et ça restera à jamais gravé dans ma mémoire. L'année suivante, on a déménagé dans l'appartement d'en face. Plus grand, plus sombre. E. n'allait pas bien, elle a commencé à voler notre maladie. Deux personnes on empreinté mon mal. Il fallait que j'arrange ça et que je montre qui avait le droit d'être malade et de souffrir ici. C'était moi. Je devais être martyr et montrer que c'était moi la plus forte. En m'enfermant dans cette spirale à la con de nouveau dont j'ai parlé quelques articles plus bas, je me suis éloignée de celle qui me donnait l'équilibre. J'ai tout perdu. Cette année en contre partie de la précédente, fut la pire de toutes celles vécues dans mes études supérieures. Et ça ne s'est pas arrangé quand trois jours avant mon départ en Asie, j'ai foutu le camp avec un simple mot, l'appart à peine déménagé, sans avoir rien fait. Je n'explique pas cet acte. Je pense encore que je n'ai pas pris conscience du travail que j'allais lui laissé, j'ai probablement agis comme un égoïste et bien qu'elle ne soit pas rancunière (dieu me tripote) je me sens encore très stupide d'avoir agis ainsi et de lui avoir montré que je pouvais être futile et que je pouvais la décevoir. Je sais qu'elle me plaçait haut sur l'échelle de l'estime et que je l'ai déçu. Maintenant je suis loin. On ne s'est revu que deux fois mais à chaque fois c'était comme si le temps s'arrêtait à parler des heures. Je te suis grace aux photos que tu mets sur fb, elle m'a dit ça. Et moi je te cherche au travers des mots que tu écrivais il y a quatre ans. C'est comme relire des lettres. Tu me manques... Je ferais de mon mieux pour être toujours là pour toi.

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