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Blog de Louise B. - Parapluiesurlaluneparalunesouslapluie
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14 janvier 2010

Les feux de Bengale.

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La petite fille est assise sur le toit de la gare. Fin d'après midi de mai. L'air est neuf comme un enfant. Incolore et léger, pur. La gare, c'est une de ces petites gares de province avec les pavés cassés par le temps. On voit les montagnes tout autour. Un massif devant derrière, la gare au milieu, protégée.

La petite fille est assise sur le toit.
Elle regarde les gens en bas sur le quai. Ses jambes pendent dans le vide. Les gens, en masse, attendent le train. Ils se ressemblent tellement. Le ciel. La petite fille sur le toit regarde maintenant le ciel et les formes des cumulonimbus qui s'évanouissent dans l'horizon orangé.

Que fais-tu maintenant ? Moi je m'allonge sur le toi et je t'observe dans le ciel. Te chercher. Mes yeux ont disparu dans une forêt remplie de brume et de marécages.
Je ne te verrais plus jamais je crois.
Tu sais, là, je suis au sommet. Ici, c'est comme un départ vers la route de mon imaginaire. Avec le train qui passe, je peux aller où je veux. Fuir un peu les loups, tu vois. Aller à Calcutta, à Mandalay, à Dhaca, à Oulan Bator... Mais jamais plus je ne serais près de toi. Sur le toit je rêve que tu viens me chercher et que tu m'emmènes loin de là. On s'enfuirait, tu sais.
Mais ce soir, ce soir je reste là. Ton visage perdu quelque part dans les nuages. Alors j'espère seulement qu'il va pleuvoir, pour que ton visage verse ses larmes sur moi, juste cette fois.
Je suis un ange, je suis une enfant sage. Tu étais bien trop sombre pour moi. Je crois que c'est ça. Aussi noir qu'un ciel d'orage en été. J'aime tellement ça les orages, j'attends toujours avec impatience, ces lourds cieux noirs chargés d'électricité. J'espère que la foudre me tueras, ou brûlera mes ailes, et je ne pourrais plus voler. C'est cela que je veux.
Tu ne viendras plus me chercher pas vrai ? Je ne savais pas tout ça. On ne sait jamais toutes les choses. Autrement on mourrait de les savoir.
J'ai la vie devant moi. Elle est transparente. Je ne pourrais survivre que dans une forêt loin de toi, avec elle et la meute. Elle tu vois, elle me protège. Les loups la protège. Alors je suis bien. Elle arrive et me prend par la main. Elle m'emmène toujours comme ça. Si je suis pieds nu dans le sol, alors les cygnes enlèvent leurs plumes pour les déposer sur le sol. Et je n'ai plus froid. Je n'ai plus peur. Elle t'a tué, tu sais ça ? Je suis malade de toi, alors tu es mort par elle. C'est tellement merveilleux. Quand je te verrais, dans ce ciel ou ailleurs, je sais une chose, je sais que je te pardonnerais.

La pluie commença à tomber. La petite fille s'endormit sur le toit. La gare était déserte. Silencieuse. Ses parents ne la cherchèrent pas. Elle resta là longtemps. Un matin de brume, elle disparu dans le brouillard.
Au loin, on entendit un loup.

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Commentaires
T
Tu es très belle lorsque tu dors. Ton visage d'endormie. C'est donc à ça que tu rêvais ce matin.
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