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Blog de Louise B. - Parapluiesurlaluneparalunesouslapluie
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25 avril 2010

Louise B.

Je viens vous parler de Louise B., autrement dit de moi. Qui est-je et est suis-elle ? Imaginez, un paysage, une vaste plaine sur un plateau de montagne, désert. Il fait froid, il y a du vent, mais un soleil éclatant. C'est calme et tranquille, mais il n'y a pas d'écorchés vifs, du moins pas encore. Rien, que l'herbe verte et haute, elle danse, avec le vent. Et le ciel, bleu, de gros nuages blancs, ils ont l'air d'avoir la texture de la farine de maïs, si légère... Une petite fille est allongée dans l'herbe. Personne ne peut la voir, de toute façon il n'y a personne, c'est un plateau, sur une montagne, c'est très haut et loin des villes. La petite fille dort. Elle a les yeux fermée. Elle a cinq ans. C'est vraiment une toute petite enfant. Elle est brune, les cheveux courts, on dirait un petit boy. Elle dort, allongée sur le dos, les bras le long du corps, la bouche entre ouverte un peu, elle rêve probablement, et ce n'est pas étonnant de la voir ici. On ne s'étonne pas de sa présence dans cette endroit désert. La petite fille, porte une robe blanche. Elle est pieds nus. Elle dort profondément. Autour le temps est peut être mort, on ne sait pas très bien. Elle porte un médaillon. C'est un objet précieux et important pour elle. Elle est seule. Et puis la durée de l'instant s'écoule un peu, le vent, le bruit des oiseaux qui passent rapidement parce qu'il n'y a pas d'arbre par ici, il faut aller derrière les collines pour en trouver. Et puis le bruit des insectes. Les insectes sont là. Ils passent sur la petite fille comme si l'enfant était la terre et l'herbe et était le paysage tout entier. Les insectes ne savent pas l'existence de l'enfant ils passent sur elle comme on explore une terre inconnue. Scarabées grimpent le long du pied, de la jambe. Araignées et mille pattes cherchent une issue parmi les cheveux de l'enfant, les oreilles et la bouche entre ouverte. Les gendarmes ne savent pas s'ils peuvent entrer dans le corps par la bouche. Les insectes escaladent le corps, cherchent à avancer, ils jouent à passer sous le tissu, ils grouillent, sont de plus en plus nombreux...
Soudain, on reconnaît l'endroit. Steppe mongole. Une cavalière arrive à cheval bien entendu. Elle est au galop. Elle fonce droit sur la petite fille. On ne sait rien d'elle. Elle fonce à toute vitesse. Mais n'écrase pas l'enfant. Elle s'arrête net. Devant la petite fille. Le cheval hennit. C'est un cheval noir. Un cheval fougueux qu'on ne veut pas déranger. Un cheval comme celui du cavalier sans tête. La petite fille se réveille, les insectes tombent petit à petit du corps. L'enfant n'a pas peur de la présence des insectes. C'est comme ça. Elle ouvre les yeux, regarde la cavalière, le cheval, elle ne semble pas surprise. Elle les regarde, ses yeux noirs et ronds. Elle est assise maintenant appuyée sur ses mains.
La cavalière regarde la petite fille. On ne voit que ses yeux. Des yeux noirs eux aussi. Des yeux sévères, expressifs aussi. Elle regarde l'enfant mais ne veut pas lui faire de mal. La cavalière porte une tunique mongole bleue et des bottes. Elle a un voile autour du visage, un voile noir qui cache le visage et les cheveux même. Seule la longue tresse brune dépasse dans son dos. Et puis il y a le chapeau. Une sorte de chapka. La cavalière s'impatiente, fait demi tour avec le cheval et prend la petite fille par la main l'emmenant avec elle. La petite fille est assise devant la cavalière sur le cheval, elles partent de l'autre coté des collines. Derrière elles, derrière leur passage, des loups les suivent en courant, ils sont avec elles, et la noirceur d'un ciel orageux se déverse dans le ciel comme une encre de chine dans l'eau. C'est une tempête qui les suit. On n'en sait pas plus, mais Louise B. C'est cela. On sait que c'est une enfant et une aventurière moderne un peu mystérieuse, cruelle aussi. On sait qu'elle voyage toujours avec la petite fille, quelque part en Asie, qu'elle et l'enfant sont la même personne. Les loups aussi, ils sont Louise B. On sait aussi que sur Terre, je suis l'allégorie de Louise B. C'est comme ça. Voilà. Comme ça que je suis dans la modernité de ce monde allergène, une aventurière intrépide.

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Commentaires
H
Je pars tout de suite avec toi dans ce texte; poétique et onirique !
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