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Blog de Louise B. - Parapluiesurlaluneparalunesouslapluie
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30 mai 2010

De retour dans un pays que l'on ne connait pas.

henri_cartier_bresson_death_of_a_kabuki_actor_japanJe suis rentrée. Ce matin il pleut. Déjà j'écoute la BO de "In the mood for love." La plus belle BO qui soit au monde, selon moi. J'écoute en rêvant. Je pense à Wong Kar Wai, Hong Kong, Marguerite Duras, l'Asie. Je me dis que ça, c'est vraiment moi, cela fait parti de moi, réellement. Je suis cela en moi. Je me retrouve. Il serait bien d'écrire un peu plus, de prendre un peu plus cela au sérieux. C'est sérieux. C'est la fête des mères. Hier j'étais en Sardaigne. Hier je mangeais des pasta épicées dans la vieille ville de Cagliari. Hier il pleuvait aussi là bas. Là-bas, cela veut dire loin. Une mer qui porte un nom étrange : La mer tyrrhénienne. Je ne sais même pas l'écrire. Ce nom de l'étranger. L'étranger, même à 1h et demie d'avion, c'est déjà l'exotisme. Les cactus par miliers, ici, là... Des odeurs et parfums d'Afrique, des semblants de brousse, une sensation mexicaine, une gigantesque perdition dans le végétal. Des endroits parfait pour se planquer, pour commettre un meurtre, incognito. Des oliviers, des eucalyptus, des figuiers, des figues de barbarie, des palmiers, des orangers, des orangeraies, la mer, sauvage, des chevaux, beaucoup de chevaux. C'est un endroit perdu où l'on rêverait d'habiter un ranch. La terre rouge, des endroits brûlés, la sècheresse, les tataruga (tortues), les ânes, les chiens de bergers qui errent dans les fleuves asséchés à la recherche de je ne sais quoi. Les serpents dans les arbres au bord des restes d'eau croupie. Les lauriers fleuris qui poussent comme le chiendent. Les routes défoncées, et surtout, surtout, l'incroyable gentillesse des gens. Un endroit reculé du monde, protégé encore par l'agressivité occidentale et le monde dit moderne. Bien sûr, il y a les endroits touristiques. On n'a vu, on n'est jamais resté longtemps. Trop ressemblant à la côte d'Azur. Immonde. Retour en arrière, la saveur rurale des journées sans fin, l'absence de stress, la longévité des personnes. Très peu de jeunes. Que faire dans cet endroit perdu ? La jeunesse s'envole dans les vieilles rues médiévales de Cagliari. La vieillesse reste, là, accrochée à la branche de l'éternel souvenir d'un temps bientôt révolu. La rudesse des vies paysannes. Là où Ersilia est née. C'est fort, émotionnellement. J'ai voulu faire une fugue pour me perdre dans cette immense endroit peuplé de montagnes et de plateau sans aucune habitation, sans aucune présence humaine. Mais c'est resté un fantasme. Quel fantasme ! J'ai pensé à l'Asie là bas. Je pense toujours à l'Asie que je cherche, de toutes façon, dans tous les endroits où je vais. Je sais que l'année prochaine, je retourne à HK. Je sais que je prendrais la carméra et que je ferais ceci, comme Wong Kar Wai : « A Hong Kong, nous n’avons ni le temps, ni l’espace, ni les moyens de tourner autrement que caméra à l’épaule ou en grand angle. Notre style n’a pas de considération esthétique. Notre style ce sont les contraintes qui le créent ».

Les photos pour plus tard. Encore merci à S. et T.
(photo : Henri Cartier-Bresson)

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