Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blog de Louise B. - Parapluiesurlaluneparalunesouslapluie
Blog de Louise B. - Parapluiesurlaluneparalunesouslapluie
Publicité
Blog de Louise B. - Parapluiesurlaluneparalunesouslapluie
Archives
30 mai 2010

Velvet Water.

Marlot_jardins7Cette musique. Cette musique qui tranche. Cisaille le coeur, pénètre le corps. Cette musique qui envahit l'esprit. Une relation érotique. Deux notes, un tempo précis. Quelques instruments, parfois cela suffit. Plus c'est simple souvent, plus ça tranche, plus c'est efficace. La voix bien sûre. Cette voix qui hante. Il faut une voix qui sort du lot de toutes les voix du monde. Il faut cette particularité. Le grain qui donne l'identité à la voix, la musique. C'est un peu le vent qui court sur l'échine en été quand l'orage approche. C'est un peu une lente mélancolie, une dépression sévère qui fait que : soit je vis avec cette musique, soit je crève. Ou alors, plutôt crever que de vivre sans. C'est la drogue. Ouais. Je n'en sais rien véritablement, j'écoute, je pense et j'écris. Tout viens, je filtre, il faut choisir certains mots. C'est vrai, je ne suis pas sincère, je mens souvent. Mais c'est pas une mauvaise chose (cf : Kundera / Risibles amours). Ce que j'aime bien, c'est regarder les gens charismatiques et rêver que je suis dotée comme eux d'un pouvoir, d'un charme. Je rêve de séduire par mon charisme même si je suis persuadée d'en être complètement dépourvue. Je pense que je n'ai aucun charisme. Que je suis fade, effacée, transparente. Je pense que j'ai perdu mon identité quelque part... J'ai du l'oublier quelque part... Je ne sais pas. Très vite, j'arrive à me passionner pour tout un tas de chose, à me noyer dans cette passion jusqu'à ce qu'elle m'écœure. Ce soir j'ai décidé de lire énormément pendant mon temps libre, et aussitôt une pile de livre m'accompagne partout où je vais. C'est l'extrême. J'ai besoin de me nourrir du charisme des autres pour m'en fabriquer un à moi. Je ne sais pas séduire. Je ne sais pas faire le serpent. Je ne sais pas être hypnotique. Je voudrais, mais je ne sais pas, ou bien je ne peux pas. Je regarde les photos. Je regarde les images. Petits tressaillements à chaque fois. C'est une attitude, c'est un regard, et ça ne veut rien dire, c'est là, juste le temps de la pose, juste le temps d'un claque photographique et puis après le temps file, tout continue, l'instant est capturé alors on peut bien être tranquille.Moi non. Cela me terrifie. Je suis happée par l'instant happé. J'ai envie de retrouver cette instant emprisonné, de le libérer, de le vivre. J'ai envie de rentrer dans l'instant terminé. Je suis happée, comme une photographie. Moi aussi. Connectée à l'autre image. Le teint, l'expression, les traits, le physique, l'allure, tout compte. C'est magnifique, c'est extraordinaire et c'est fort. Il y a de l'érotisme transpirant de partout. Ce que c'est beau, cela rappel les photos de Robert Mapplethorpe. Je suis folle peut être. Peut être pas. En tout cas, je suis entière dans la chose. La chose de quoi je ne sais pas. Je suis entière comme une amande. Plus tôt dans la journée, j'ai écris un texte, je l'accole ici.

Pluie, pluie, et pluie. Un mois de mai à trainer, un de ces mois qu'on attendait depuis des mois et qui est devenu ce mois qu'on veut laisser pour des mois. J'espère réussir à m'infiltrer dans mon ordinateur pour échapper un peu à cette journée que je déteste depuis que je me suis levée. Ecrire pour s'envoler dans les mots et échapper à cette réalité dont aujourd'hui je n'ai pas envie. Je voudrais réussir à me noyer dans les ondes sonores, à devenir une infra basse, à disparaître dans les méga hertz. Je voudrais être dans un concert qui commence interminablement avec cette adrénaline montante et ne jamais, jamais redescendre, rester perchée dans ce trip, restée shootée forever. Je voudrais que jamais ce putain de concert ne se termine, je voudrais que le corps s'épuise juste avant l'arrêt fatal. Il n'y a que ça. Que l'ivresse. Ici je suis castrée. Il est en bas, il gâche toute cette journée. Je le hais. Je ne sais pas pourquoi. Si. Il a pris ma place. Si, tout m'énerve chez lui, je veux le tuer. Placebo inonde mes oreilles. Je n'ai jamais écouté aussi fort. J'écoute... peut importe. Revolution, dope, guns, fucking in the streets. Voilà. Le loup et la petite sont là, je dois m'occuper d'eux maintenant. Ils m'ont tellement manqué. La petite fille, l'enfant, cheveux courts, grand yeux noirs, robe blanche. Et le loup, noir yeux verts. Je me souviens de ces après midi à passer dans la jungle tous les 3 à jouer dans cette vieille carcasse d'avion de guerre. La casquette du pilote restée dans la cabine. On sautait sur les sièges. Le loup dormait par terre. Je me souviens de ces chaleurs indiennes étouffantes, et puis l'autre fois où nous étions dans cette plaine vaste. Un seul arbre. Centenaire. Je me souviens. L'enfant fait la morte. Les soldats sont là. Ils meurent, un par un. Le loup hurle. Le cheval galope, je suis dessus. La bataille est fini, les insectes croient que la petite fille est morte et l'escalade. Elle n'a pas peur et m'attend. J'attrape la petite fille dans mes bras et nous partons. Le loup nous suit. C'est toujours comme ça. Se réfugier dans un tank sous la neige pendant que dehors les bombes mitrailles les maisons, tuent ces pauvres gens. Nous échappons toujours à la guerre. Nous sommes les derniers survivants. C'est une lutte permanente. C'est aussi mon imaginaire qui veut ça. Je rêve d'être dans un fumoir avec des hommes de lettres à boire un verre de vieux whisky même si je n'aime pas, et fumer un cigare. Je rêve d'être travesti en homme parmi ces hommes. Je rêve d'être décalée, mais je ne suis qu'une recalée. C'est la nuit, c'est la Russie. L'hiver, le froid, les manteaux en fourrure et les chapka en poils de yack. Dans la grande pièce, un grand feu de cheminée. Dostoïevski écrit "L'idiot" à son bureau. Je le vois de derrière. Je suis un fantôme, il ne me voit pas. Mais je l'encourage. Je suis là. Je suis partout. Les rues de la ville sont désertes et les cheminées fument à mort. Un peu plus loin, ce sont les rues de Berlin Est après la chute du mur. Le jeune Armand erre c'est le matin, il est 4h à Berlin Est et Armand fume une cigarettes, lèvres bleues, visage pâle, installé à la rambarde de la gare d'Ostkreuz. Je suis là encore, je le vois, lui non. Des volutes de Joy Division dans les oreilles de son balladeur. C'est encore plus loin... Maintenant il faut voir HK la grande, et Louise B. se promène dans les rues de Kowloon. Il fait une chaleur étouffante. Les gens me regardent bizarrement. Je suis blanche. Mais je ne suis pas une touriste. Ils ne savent pas quoi penser. Je parle couramment le cantonnais. J'habite au bord de l'île de Hong Kong, ce matin il fait beau, très chaud, cette chaleur humide de l'Asie du sud est. Les gens suivent leur routine. Je prends le métro, je vais rejoindre des amis. Ce soir c'est notre concert. Derniers ajustement. Et puis plus tard, je me vois étalée sur le toit de cette gare de péage, pourrie et désertée. Rien ne se passe. Plus rien. Il n'y a que les rêves. Aucune trêve. Tout s'autodétruira bientôt. En attendant...

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Thanks for this article. There are definitely tips in here that I will use.
Publicité