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Blog de Louise B. - Parapluiesurlaluneparalunesouslapluie
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3 mars 2011

Dziga au royaume des fés.

Matin, encore nuit. La poudre de fés illumine le sol de cette jungle froide et humide. Elle est là partout, sur la mousse, les troncs des arbres, les fruits, les feuilles, la terre, sur le pieds et l'épaule de Dziga, sur son nez, ses cheveux, dans sa bouche. Si fine soit-elle, de partout elle se faufile, s'enfonce, s'accumule sans jamais pour autant déranger le support. Un vent très très doux et léger souffle dans les feuilles. Il balaye par vague cette poudre dorée qui infeste la moindre parcelle sans armure. Dziga ne dort plus. Yeux ouverts, grands, immenses. Odeurs de champignons frais, de lichen, de terre froide et minérale. Au loin on perçoit le bruit de tambours, de percussions aquatiques, de clochettes et de serpents à sonnette. Descend de l'arbre et marche nus pieds dans la terre. De la boue presque. C'est doux, agréable. Aucune peur. L'endroit est incroyablement vide. Vide et serein. Orage au lointain. Matinée pluvieuse, étouffante de chaleur, un ciel blanc et noir, le vert innondant de cette végétation, le jour se lève. Si vous voulez comprendre où elle se trouve, imaginez... Une immense jungle avec un fleuve boueux infesté de mousitques qui donnent le palu. Une jungle d'aspect inhospitalière mais remplie de fés. Dziga doit traverser cette jungle. Des fleurs multicolores, des mygales, des arbres si grands qu'on peut y construire une maison dedans, les animaux, les trouées de prairies, les grottes, la rivière qu'il ne faut jamais perdre de vue et toujours, toujours suivre la poudre des fés. Dziga ne les a pas vraiment vu, seulement en rêve, mais cette poudre est la preuve de leur présence.

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Quelques jours ont passé, une semaine peut être moins. Dziga marche au milieu d'une immense prairie ouverte. Le soleil brûle la peau. L'humidité remplie les poummons. Elle est épuisée. Elle marche encore un peu, s'arrête, s'effondre au sol. Le lit d'herbe retient sa chute. Si elle reste trop longtemps inconsciente, les vautours vont venir la trouver. Ils sauront bien s'occuper de son sort. Ne dors pas trop longtemps. Le fé descend le sa cachette. Il était dans les cheveux de Dziga. Il s'assoit sur sa clavicule et la regarde dormir. C'est comme si elle ne respirait plus. Le fé écoute le coeur. Il bat. Il attend qu'elle se réveille. Encore quelques minutes, et après il fera tout pour qu'elle parte d'ici. Les vautours... Il lit dans la conscience endormie. Dziga est seule depuis très longtemps. Elle me connaît bien maintenant. Elle sait qu'elle est un peu malade. C'est une maladie du coeur. Ca part du coeur Dziga tu vois. Ton coeur est malade, il est en pierre, froid, glacial. Et si tu ne trouves pas un remède pour contrer ce mal, c'est tout ton corps que tu vas changer en pierre et ton esprit en perdra toutes ses émotions. Ma douce, Dziga, maintenant, réveilles-toi !

La nuit dans la jungle on entends toujours ces mêmes bruits de tambours qui semblent mourir au matin. Une nuit Dziga décida de suivre le bruit, le bruit percutant, le bruit comme un battement de coeur, comme une pulsation, quelque chose qui te fou en transe à trop fort l'écouter. Le fé s'était lové dans les cheveux noirs de Dziga, il dormait. Dziga connaissait maintenant bien cette jungle. C'était devenu un peu chez elle, c'était son royaume. Elle savait où marcher, les pièges à éviter, les arbres ceux, les arbres qui n'en étaient pas, les mygales vénéneuses, les tarentules bleues (celles qui sont luminescentes comme des lucioles la nuit) innofensives et très utiles. La pulsation venait du centre profond de la jungle si tant est que Dziga ait parcouru toute la zone. Chose étrange à quelques dizaines de mètres de l'endroit précis, la pulsation s'arrêta nettement, comme un grillon cesse d'émettre des signaux lorsque l'on s'approche trop près de lui. Le coeur de Dziga battait si fort. Elle avait froid. Mais qu'importe. Elle décida de ne plus bouger pendant quelques instants, de contrôler sa respiration, jusqu'à ce que la pulsation reprenne (vie).

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