La scène est bleue comme une orange.

C'est le dernier jour déjà. Je repars demain. La ville, la chaleur, le frigo vide et mes cheveux noirs. Retrouver la musique et mes clopes, retrouver l'ivresse et mon lit aux draps gris. Ici tout est tellement naïf et enfantin. J'aime bien ça. Je le suis. Et puis je rentre en voiture. Je me ferais peut être cartonner qui sait. Non. Il ne faut pas. Je voudrais revivre l'extase avant de mourir. J'ai mangé trois repas en 5h. Comme ça c'est fait. Et puis ce soir lorsque la nuit tombera, j'irais me promener dans cette espèce de nature qui n'appartient qu'à moi. Il n'y a que moi qui la voit ainsi, et qui la comprend ainsi. C'est à moi cette vision, et ça existe, c'est extraordinaire. Je vais me couper les cheveux dans la salle de bain, et regarder la télé, et puis ensuite, la musique, l'eau, et la promenade de la rêveuse solitaire, dès ce soir. Je ne suis pas très bronzée, j'ai des traits durs, je voudrais des chaussures rouges et danser sur les toits de la ville avec, qu'un prince joue de la scie musicale à coté de moi, au bord d'une cheminée à l'ancienne, et que la tenaille dans mes mains coupe tous les fils des antennes. Le chat sur Mars ne reviendra jamais sur Terre, soyez en certain. Je ne contrôlerais plus jamais vos malheurs, ni vos bonheurs, je ne suis pas là pour ça. Je lâche prise sur vos soucis, je lâche prise sur les miens, puisque désormais il n'y que ce qui m'enchante qui compte pour moi.